Quel est le rapport entre le confinement, l’urophilie et la tonte des moutons ?
Pourquoi je n’ai pas pu payer un billet Ryanair à La Prohibida ?
Et quel célèbre producteur d’électro-pop français n’a pas réalisé mes chansons (mais m’a encouragé à les finir par moi-même) ?
Les réponses ne se trouvent pas dans cet email, mais dans une petite surprise qui arrive dans quelques semaines…
“Fleur Fragile”, mon premier EP, fêtera son deuxième anniversaire le 24 juin prochain. Il m’en a fallu du temps pour donner vie à ce projet, et à ces chansons. Pour certaines d’entre elles, il m’a même fallu vingt ans !
En tant qu’artiste auto-produite, je n’avais pas les moyens de sortir “Fleur Fragile” au format vinyle, ni même en CD… Ç’aurait été trop coûteux, et il me fallait avant tout trouver mon public.
Alors, pour marquer le coup et célébrer deux ans plus tard la sortie de mon EP, j’ai trouvé une meilleure idée : réaliser un fanzine d’une vingtaine de pages reprenant la genèse des quatre chansons qui le composent, l’intégralité de leurs paroles et des photos inédites.
Cela fait quelques semaines que je m’y consacre, que je peaufine mes textes et que je chiade la mise en page, pour en faire un objet qui me ressemble et que sois fière de partager avec toi.
Je viens d’y mettre la touche finale, et ce fanzine devrait arriver à temps pour fêter l’été et coïncider avec la date anniversaire de la sortie de “Fleur Fragile”. Imprimé à la taille d’une pochette de 45 tours (pour le ranger dans ta collection de vinyle) sur papier recyclé non blanchi, il vient glissé dans une pochette en glassine tamponnée du titre de l’EP à l’encre rouge.
L’édition sera limitée à 100 exemplaires et tu peux dès maintenant le précommander dans ma boutique Bandcamp pour me soutenir et l’ajouter à ta collection !
Cri du Queer
C’était ma bonne résolution de l’année : mettre en lumière les nouveautés musicales des artistes LGBTQIA+ et de nos allié·es dans une playlist mise à jour chaque semaine.
“Cri du Queer” vient d’atteindre son numéro 22 et, comme chaque semaine, son image de couverture met en avant un·e artiste queer francophone. Cette semaine, c’est Thx4Crying le cover boy.
Les précédents numéros de “Cri du Queer” ont mis à l’honneur Piche, Mathilde Fernandez, Simone Ringer, Silly Boy Blue, Sohan, Bagarre…
Ils restent disponibles et sont archivés sur mon profil Spotify.
Les sorties musicales LGBTQIA+ à retenir :
Sébastien Delage, le rocker homo qui rend sexys les rouflaquettes, a sorti le mois dernier “Baise Platine”, son deuxième album. Les neuf chansons qui le composent ont été écrites en neuf jours et nous plongent dans les obsessions de l’artiste : libido gay, polyamour, queer… Une réussite qui parvient à surpasser la qualité de son premier opus.
Nicky Doll a rejoint le cercle très fermé des anciennes candidates de RuPaul’s Drag race a avoir signé un contrat dans une grande maison de disque. Elles sont rares !
Tout juste après rejoint l’écurie Polydor, l’animatrice de Drag Race France vient de sortir “I had a dream”, titre dance porté par un refrain qui cite le célèbre “Paroles, paroles” de Dalida et Alain Delon.Norma Bell (qui a marqué de son talent le premier épisode de la saison 3 de Drag Race France, diffusé la semaine dernière) a sorti en single “La Fi du Piton”, chanson créée en 2023 pour les shows King Chefs and Drag Queens à la Nouvelle Ève.
Bilal Hassani est de retour avec “Alter Ego”, un titre pop entraînant qui s’inscrit dans la continuité de son album “Théorème”.
Chris
tine and the Queensprépare la suite de son album “Redcar : les adorables étoiles (prologue)”. Le nouvel opus devrait s’intituler “HOPECORE” et paraître à la rentrée. Pour nous faire patienter jusqu’à la fin de l’été, Chris vient de publier “That's Us/Wild Combination” une reprise d’Arthur Russell.
Mes recos du mois
Si tu ne l’as pas encore écoutée, plonge-toi au plus vite dans la série documentaire “Pédés : réinventer le monde” créée par Camille Desombre pour LSD, la série documentaire de France Culture. Quatre épisodes d’une heure qui offrent un travail de réflexion et de transmission indispensable.
Bandcamp publie un article passionnant sur l’histoire et la musique de la scène queer ballroom au Kosovo, dans lequel on retrouve entre autres Astrit Ismaili, dont j’ai deux morceaux figuraient dans les playlists “Cri du Queer” en début d’année.
En mai, j’ai aussi beaucoup lu ! (merci les jours fériés)
“Révéler mes visages”, écrit par Janis Sahraoui en collaboration avec Tal Madesta, est un témoignage très touchant de l’artiste que l’on a connue à la fin des années 2000 sous le nom de Sliimy. Elle revient sur la perte de sa mère, son enfance rendue difficile par son incapacité à se conformer aux normes de genre, son parcours d’artiste et son épanouissement de femme trans.
“Dix chansons qui troublent le genre” de László fait dialoguer 10 titres rocks et électro de 1969 à 2011, avec les textes de Judith Butler, Monique Wittig ou Michel Foucault.
L’auteur m’a parfois perdu, comme lorsqu’il évoque l’effacement du genre par le “devenir-robot” de Kraftwerk, mais m’a souvent emballée, comme lorsqu’il met en dialogue “Candy says” du Velvet Underground avec “For today I’m a boy” de Anthony and the Johnsons. Une bonne initiation à certaines thématiques du queer et des études de genre dont je n’étais pas encore familière.Je termine actuellement la lecture de “Beautiful Twisted Night”, un recueil de textes de chansons, de prose et de poésies (souvent inédites) écrites par Marc Almond de 1978 à la fin des années 90.
Marc Almond, c’est la moitié du duo Soft Cell, interprètes du célèbre tube new-wave “Tainted Love”. Les textes de son recueil, peuplés de toreadors, de prostitué·es, d’anges et de démons, sont une grande source d’inspiration pour moi !Dans le registre graphique, j’ai débuté la lecture de la série de comics “Deprog”, de
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J’avais adoré sa précédente série “SFSX”, un récit dystopique consacré à un groupe de travailleur·euses du sexe entré·es en résistance contre une Amérique dans laquelle le plaisir est bureaucratisé, et où les déviances mènent à des camps de rééducation violents.
“Deprog” n’est pas aussi saisissant (ni visuellement, ni d’un point de vue narratif) mais offre l’histoire sexy et divertissante d’une détective lesbienne rescapée d’une secte se retrouvant confrontée à ses anciens démons.J’ai aussi expédié la lecture de “Mygale”, de Thierry Jonquet. Ce court roman noir a servi de point de départ au magnifique film “La peau que j’habite (La piel que habito")” de Pedro Almodovar.
J’ai trouvé “Mygale” ennuyant et maladroit. Son approche sensationnaliste de l’intersexualité a quelque chose de dérangeant (ce que je n’ai pas ressenti dans l’adaptation cinématographique), et le style de l’auteur m’a semblé très pauvre.
Revois le film plutôt que de t’infliger la lecture de son matériau original !
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